Si la commune de Pétion-Ville a toujours été un lieu d’attraction pour tous les Haïtiens et a toujours eu une très bonne tradition en matière de stabilité et de propreté, elle est basculée, depuis quasiment le règne de Kesner Normil comme Premier citoyen de la ville, dans une situation d’insalubrité chronique. N’en parlons pas pour cette machine inarrêtable et infernale de l’insécurité qui y tient ses habitants dans une terreur constante avec ses multiples cas d’assassinat et de vandalisme.
En effet, depuis l’arrivée de l’agent intérimaire Kesner Normil à la tête de la Mairie de Pétion-Ville, dans un contexte marqué par une instabilité politique bien sûr, cette commune ne cesse de connaître de manière exponentielle des foyers de gang, et des actes de criminalité les uns plus spectaculaires que les autres. Le 7 juillet 2021, elle est devenue tristement célèbre pour avoir été le théâtre de l’assassinat crapuleux du Président de la République en fonction, Jovenel Moïse ; en quelques années, des foyers de gang s’y répandent dont ceux de défunt Tigreg à Dèlmas 95 ; de Jeff à Bristous, de défunt Timakak à La boule ; de Vithelhomme à Frères, etc. Récemment, c’est l’assassinat des six agents du BSAP par la PNH à Laboule et leur mise en terre sans sépulture comme des animaux tombés en putréfaction, par l’agent intérimaire Kesner Normil qui ont défrayé la chronique et les corps sans vie de plus d’une trentaine de personnes éparpillés dans les rues de Pétion-Ville, le 18 mars derniers.
Parallèlement, des amoncellements d’immondices deviennent des points d’adresses des rues très fréquentées dont rue Grégoire, Panaméricaine… de cette agglomération. La majorité des Pétion-Villois se voit obligée de vivre avec l’odeur pestilentielle des tas de déchets, qui jonchent un peu partout les artères de ce joyau du département de l’Ouest, abritant des restaurants, des night-club, des hôtels, et logeant des personnalités des élites économiques, intellectuelles et politiques haïtiens.
Les agents intérimaires sont-elles démissionnaires ?
Nommé par arrêté présidentiel en 2020, en remplacement du maire élu de la commune Dominique Saint-Roc, selon les témoignages recueillis des riverains de cette commune, l’agent intérimaire Kesner Normil ne s’occupe que de la collecte des taxes. Il ne se soucie guère de l’administration de la voirie de la mairie de Pétion-Ville. Quant aux deux autres membres de la Commission municipale, Alexandrah Roumain et Monsieur Staco Amazan, ils occupent un rôle fantomatique dans l’administration de la municipalité. Inutile de relater la place prépondérante que joue la corruption sous une telle administration.
“Tous les pouvoirs se concentrent entre les mains du puissant Kesner Normil” a dénoncé un cadre de la mairie sous couvert de l’anonymat, qui a également révélé que ses employés, pour la plupart affectés au service de la voirie, n’ont pas le droit d’attirer son attention sur la dégradation environnementale de la commune. Il y a deux mois environ, il a révoqué sans crier gare son directeur général, Mackenson Privert, pour l’avoir exhorté de procéder à l’assainissement des marchés publics de la ville.
“Pétion-Ville mérite mieux”, nous a crié un riverain. Ce soi-disant maire ne fait parler de lui qu’en des termes péjoratifs tantôt il a été impliqué dans la tentative de la location de la place Saint-Pierre avec des hommes d’affaires dominicains, tantôt on l’a retrouvé au coeur d’un scandale de massacres des membres de la BSAP”, a-t-il fait remarqué, s’interrogeant sur les relations de Kesner Normil avec ces bandes criminels qui tendent à assiéger la commune chaque jour davantage.
Il est important de faire remarquer l’absence d’éclairage des rues, la faiblesse des forces de l’ordre en matière d’équipements et la lutte acharnée pour le pouvoir déclenchée contre le Président Jovenel Moïse d’alors entre autres, ont fait des villes comme Delmas et Pétion-Ville la cible des manifestants violents ajoutant ainsi l’augmentation du taux des actes de criminalité dans ces deux communes limitrophes.
Antonio Grand-Pierre