Le groupe Fantom 509 a poussé leur violence à son paroxysme le mercredi 17 mars 2021. Après avoir fait irruption dans le commissariat de Delmas 33 et libéré manu militari au moins quatre policiers en détention, ces hommes encagoulés et lourdement armés, qui se réclament de la Police nationale d’Haïti, se sont acheminés vers la Route de l’Aéroport où des actes de pillage et d’incendie de véhicules et d’autres matériels ont été effectués à la Universal Motors, propriété de l’homme d’affaire et politique Pierre Réginald Boulos.
Si les médias traditionnels et en ligne sont unanimes à constater que des manifestants accompagnés de cette bande armée ont pillé et incendié partiellement le showroom de la marque Nissan, l’homme d’affaire, qui s’est récemment converti en politicien, refuse catégoriquement de les accuser. Il parle plutôt d’infiltration manoeuvrée par le pouvoir en place et pointe du doigt à des anciens mammouths du régime Tèt Kale. Une accusation qui rejoint ses alliés de l’opposition politique radicale qui ne jurent que par la chute du Président Jovenel Moïse du Pouvoir. Comment infiltration a-t-elle été possible quand des hommes lourdement armés sont partis en troupe avec des objectifs prédéfinis et bien précis ? Pourquoi ces hommes de Fantom 509 ont choisi pour la première fois d’emprunter la route de l’Aéroport international qui est interdite à toute manifestation ? Ont-ils été laissés guidés comme des petits enfants par des intrus ? Réginald Boulos a-t-il planifié leur mouvement ?
Ce matin, le porte-parole du Syndicat de la Police nationale d’Haïti (SPNH-17), Pierre Elder Lundi, a revendiqué l’ensemble des casses causées par Fantom 509 ces derniers jours. Le prétendu syndicaliste a en outre déclaré, comme s’il était un militant politique, que le mandat du Président Jovenel Moïse a pris fin le 7 février 2021 et appelle la population à accompagner le mouvement des policiers en vue de l’éjecter du fauteuil présidentiel. Une déclaration qui ne fait que soutenir les allégations selon lesquelles les mouvements de protestation violente enregistrés au sein de la PNH sont commandés et commandités par l’opposition politique radicale dont sont unique objectif consiste à chambarder par tous les moyens le régime en place.
Le leader du parti Mouvement pour la transformation et la valorisation d’Haïti (MTVAyiti) n’a jamais caché sa bonne relation avec des chefs de gangs de Cité Soleil, qu’il traite de leader communautaire et finance souvent leur projet. Il a toujours admis d’avoir supporté financièrement des manifestations de rue en vue d’exiger le départ précipité du Président de la République. Par conséquent, N’y a-t-il pas lieu de conclure que Réginald Boulos est frappé par son propre épée ou tente-il de se faire passer pour victime dans le but d’attirer l’attention et la sympathie de la population en vue de sa victoire lors de la prochaine élection présidentielle ?
Frantz Jean-Louis