Les jours passent, et les mêmes drames se répètent. Un agent spécialisé de la Police nationale d’Haïti et un membre de la Mission multinationale de sécurité (MMS) ont été tués cette semaine, venant s’ajouter à une longue liste de policiers tombés sous les balles des gangs. Le constat est implacable : sous la direction de Normil Rameau, la PNH peine encore à trouver la bonne formule pour contrer ces groupes criminels. Malgré les efforts du gouvernement actuel et le soutien de la communauté internationale dans la fourniture de matériel et d’équipements, la violence ne recule pas. À qui la faute ? Encore une fois, à un leadership en panne de vision, incapable d’adopter une stratégie efficace face à l’ampleur de la crise.
La situation sécuritaire est devenue insoutenable. Des quartiers entiers sont livrés aux gangs, les massacres se multiplient, et l’État n’arrive toujours pas à imposer son autorité. Le cas de Kenscoff en est un exemple frappant. Depuis près d’un mois, cette commune est sous le feu des criminels. Près de 150 personnes ont été massacrées, et pourtant, la réponse des forces de l’ordre reste dérisoire. Cette incapacité à reprendre le contrôle des zones assiégées témoigne d’un manque flagrant de stratégie et de coordination.
Le massacre de Pont-Sondé, survenu en octobre 2024, reste l’un des événements les plus sanglants sous l’administration Rameau. Plus de 70 personnes ont été exécutées par le gang « Gran Grif », sans que la police ne puisse intervenir à temps pour éviter la tragédie. Comment expliquer une telle impuissance alors que des ressources ont été mises à disposition ? Comment justifier qu’après tant de morts, les gangs continuent d’opérer en toute impunité ?
La réponse se trouve dans les manœuvres des politiciens véreux qui, depuis des années, cherchent à instrumentaliser la PNH pour leurs propres intérêts. Loin d’être un véritable chef de guerre contre les gangs, Normil Rameau apparaît comme un directeur soumis aux jeux d’influence, incapable de s’affranchir des pressions politiques qui paralysent l’institution. Cette complicité tacite entre certains politiciens et les criminels empêche toute avancée réelle vers un retour à la sécurité.
La population haïtienne ne peut plus se contenter de promesses creuses. La réforme de la PNH est urgente, mais elle ne pourra aboutir sans un changement de leadership. Certes, la situation est grave, mais elle n’est pas une fatalité. Il est temps que ceux qui ont prouvé leur incompétence aux commandes de la PNH cèdent la place à des spécialistes capables de redorer son blason et de redonner espoir à un peuple assiégé par des gangs. Combien de morts faudra-t-il encore pour que cette prise de conscience ait lieu ?
Marc-Arthur F. André