En partance pour la Floride, États-Unis, hier jeudi 27 octobre, à bord d’un vol American Airline, le ministre de la Justice, Me Bertho Dorcé a été interdit de monter dans l’avion. Un agent de l’immigration l’a informé que son visa a été révoqué. Le garde des sceaux de la République, la tête baissée, a été obligé de retourner chez lui. Quelle humiliation pour notre ministre ? Quelle honte pour la Nation haïtienne !
Pourquoi cette interdiction ?
Dans une interview exclusive accordé à télé Pacific, le secrétaire adjoint aux affaires de l’hémisphère occidental, Brian A. Nichols, a annoncé que l’administration américaine a révoqué le visa de onze 11 personnalités haïtiennes dont des anciens et actuels membres du Gouvernement ainsi que du secteur privé des affaires. Cette mesure, selon ses précisions, vise à sanctionner les personnes qui supportent financièrement et en armement les gangs dans leurs activités criminelles.
Ministre Dorcé n’est-il pas en odeur de sainteté ?
Arrêté et emprisonné en 1997 pour trafic de drogue alors qu’il était juge de paix à Miragoâne, Me Bertho Dorcé a été investi comme ministre à l’aide de Dimitri Vorbe ,de la compagnie Sogener dont il était son avocat dans l’affaire l’opposant à l’État haïtien, selon certaines informations. N’empêche que les graves soupçons dont il fait l’objet ne cessent de s’accroître. Et ce n’est pas la lettre de son ex-directeur des affaires judiciaires du ministère de la justice, Me Levelt Milord le qualifiant de trafiquant de drogue, qui dira le contraire.
Dans un article publié en début du mois de décembre 2021, le journal New York Times a relaté que le ministre Berto Dorcé aurait soudoyé l’un des juges chargés de l’affaire du (bateau sucré), navire battant pavillon panaméen avec à son bord 1 100 kilos de drogue cachés dans une cargaison de sucre appartenant à l’homme d’affaires d’origine syro-libanaise, Marc Antoine Acra.
Me Robinson Pierre-Louis et Fritz Aubourg, directeur adjoint des affaires judiciaires au ministère de la justice, deux proches collaborateurs du ministre Dorcé ont intimé l’ordre au Commissaire du Gouvernement, Me Michelet Virgil de libérer deux trafiquants d’armes, Jonas Georges et Fritz Jean Rélus, arrêtés dans le cadre de la saisie, le 1er juillet dernier, de plus de 120 mille cartouches, 30 chargeurs AK-47 et trois armes de poing découverts dans le cadre d’une opération de fouille dans le navire «Miss Lilie» à Port-de-Paix. Pour plusieurs observateurs, ces fonctionnaires agissent pour le compte leur supérieur hiérarchique, le ministre Bertho Dorcé.
Serait-ce l’un de ces actes sus-cités qui serait à l’origine de la révocation du ministre Dorcé ou des preuves de son rapport direct avec des gangs armés non révélées par les autorités américaines ?
Jean-Samson Étienne