Un nouveau scandale secoue les institutions haïtiennes. Dans un rapport accablant transmis ce jeudi à la justice, l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) recommande des poursuites contre l’ancien Protecteur du citoyen, Renan Hedouville, pour détournement de biens publics et passation illégale de marchés publics.
Selon l’ULCC, la gestion de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) sous Renan Hedouville a été marquée par des pratiques frauduleuses généralisées, trahissant la mission même de l’institution censée défendre les droits et l’intégrité des citoyens. Le rapport dénonce une corruption systémique, organisée autour de proches du dirigeant.
En plus de Renan Hedouville, l’ULCC recommande également que la justice poursuive sa fille, Régine Hedouville Louis, alors cheffe de cabinet, et son gendre, Tex Willer Louis. Deux autres collaborateurs, Mimose Moyard et Juliane Thomas Simplice, sont également accusés d’avoir participé à des détournements de biens appartenant à l’État haïtien.
Ces révélations plongent l’OPC dans une crise morale profonde, alors même que la population réclame plus de transparence et de justice dans la gestion des affaires publiques. Si les faits sont établis par la justice, ils révèleraient une exploitation grave des ressources publiques à des fins personnelles par ceux-là mêmes chargés de protéger les droits fondamentaux des citoyens.
Ce rapport soulève des attentes fortes envers le système judiciaire haïtien. Dans un pays où l’impunité a trop souvent prévalu, les prochaines actions du Parquet de Port-au-Prince seront scrutées avec attention par l’opinion publique.
Jean-Samson Étienne