Le directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Pierre Espérance, a jeté un pavé dans la mare en revenant sur une dénonciation faite en 2014 par le Dr Réginald Boulos.
Selon M. Espérance, l’homme d’affaires aujourd’hui incarcéré aux États-Unis aurait affirmé à l’ancienne ambassadrice américaine Pamela White que l’ex-premier ministre Laurent Salvador Lamothe détenait un compte bancaire de 60 millions de dollars. Une accusation jugée mensongère, qui aurait pesé lourd dans la décision de Washington d’imposer des sanctions contre Lamothe. Pierre Espérance estime que cette démarche relevait davantage de rivalités politiques que de faits avérés.
Entrepreneur influent et ancien candidat à la présidence, Reginald Boulos traverse aujourd’hui une zone de turbulences judiciaires. Le 17 juillet 2025, il a été arrêté en Floride par les autorités fédérales américaines. Il est soupçonné d’avoir financé des groupes armés en Haïti, notamment « Viv Ansanm », une organisation classée terroriste par Washington, et de contribuer ainsi à la déstabilisation du pays.
Par ailleurs, les enquêteurs américains lui reprochent d’avoir omis de déclarer certains faits lors de sa demande de résidence permanente. Parmi eux figurent son rôle dans la création du mouvement politique MTVAyiti ainsi qu’une enquête en Haïti pour mauvaise gestion de fonds publics.
Ces accusations et révélations viennent ternir l’image d’un personnage longtemps considéré comme l’un des piliers de la vie économique et politique haïtienne, désormais rattrapé par ses propres manœuvres et par la justice internationale.
Mario Jean-Pierre