L’ancien président haïtien Michel Joseph Martelly a vu sa participation à l’événement « Labor Day » annulée au New Jersey, prévu pour le 1er septembre prochain, à la suite des sanctions imposées par le Département du Trésor américain. Ces sanctions ont été annoncées en raison d’accusations de trafic de drogue, de blanchiment d’argent et de parrainage de gangs armés terrorisant la population haïtienne. C’est la première désillusion pour Martelly depuis l’annonce des sanctions.
Le nom de Michel Martelly s’ajoute à la liste des membres de l’élite politique et économique déjà sanctionnés par le gouvernement américain depuis décembre 2022 pour des accusations similaires, sans que des preuves spécifiques aient été fournies. Parmi eux figurent les anciens sénateurs Joseph Lambert, Youry Latortue, Rony Célestin, Hervé Fourcand et Nenel Cassy.
Prison ou déportation ?
Les personnalités haïtiennes déjà sanctionnées par les autorités américaines se trouvaient en dehors des États-Unis au moment de l’annonce de ces mesures, ce qui complique leur jugement par la justice américaine. Cependant, ce n’est pas le cas de Michel Joseph Martelly, qui réside actuellement aux États-Unis avec sa famille. Son avocat a confirmé cette situation au *Miami Herald* immédiatement après la publication des sanctions contre son client.
Selon l’Office of Foreign Assets Control (OFAC), une agence du Département du Trésor américain, les institutions financières américaines ne peuvent accorder de prêts ou de crédits à Martelly, toute transaction de change soumise à la juridiction des États-Unis dans laquelle Martelly a un intérêt est interdite, et les citoyens américains ne peuvent investir dans des instruments de capitaux propres ou de dette de Martelly.
Après ces lourdes sanctions économiques, les autorités américaines vont-elles poursuivre Michel Martelly en justice, le déporter vers son pays natal, ou le laisser libre de ses mouvements sur leur sol ?
Pour de nombreux observateurs, il serait surprenant que, malgré ces sanctions, le gouvernement américain, disposant de preuves concrètes, permette à Michel Martelly de poursuivre ses activités librement aux États-Unis. Autrement, ces sanctions pourraient indiquer que les États-Unis appliquent une politique à deux vitesses, comparée à celle de l’arrestation de Haïtiens accusés de trafic de drogue, jugés aux États-Unis après avoir été arrêtés en Haïti, comme le sénateur Guy Philippe. Ainsi, face à ces sanctions américaines, Michel Martelly ne risque-t-il pas de connaître une situation sans issue dans les prochains jours ?
Mario Jean-Louis