Alors que le gouvernement canadien ne cesse de se vanter d’avoir sanctionné des personnalités de l’élite politique et économique pour, selon lui, leur rapport avec des gangs armés en Haïti, le comité des affaires étrangères de la Chambre des communes du Canada exige au gouvernement dirigé par le Premier ministre Justin Trudeau de fournir des preuves de son régime de sanctions prises presque dans l’opacité.
Dans un rapport publié le mercredi 3 mai dernier, des députés exhortent Ottawa à remédier immédiatement aux « défauts de son régime de sanctions, y compris le manque de transparence et le peu d’information fourni aux parlementaires, ainsi que l’insuffisance des ressources affectées aux enquêtes et à l’exécution ».
Toutefois, le Premier ministre Justin Trudeau croit que les autres pays devraient suivre son exemple, soutenant que cette pression contribuera à susciter un consensus politique sur la manière dont les pays occidentaux peuvent aider Haïti. Pourtant, six mois depuis la publication de ses sanctions visant à aider le pays à sortir de cette insécurité chronique, sa situation sécuritaire ne fait qu’empirer.
Rappelons que deux anciens Premiers ministres frappés également par ses sanctions, Jean-Henri Céant et Laurent Lamothe, ont immédiatement constitué chacun leur cabinet d’avocats pour exiger du gouvernement canadien des preuves concernant les reproches faites à leur encontre pour les sanctionner en vue, selon eux, de préserver leur caractère.
Jean-Samson Étienne