JEUNES DE MON PAYS,
IL NOUS FAUT COÛTE QUE COÛTE RELEVER CE DÉFI,
MÊME QUAND CELA NOUS COÛTERAIT DES RÊVES PERSONNELS QUI NOUS SONT CHERS.
Pourquoi faut-il toujours que des choses éphémères jettent nos projets communs dans la mer ?
Pourquoi collaborer durablement nous est-il impossible?
Pourquoi de moindres choses nous empêchent-elles de parvenir à une entente durable?
J’en ai marre !
J’en ai ras le bol de nous voir nous disperser sans cesse après s’être unis dans un but bien déterminé.
Nous devons nous évertuer chaque jour à maîtriser nos passions, mépriser les intérêts personnels et prioriser l’intérêt commun. Sinon, vainement nous parlerons, marcherons, et nos sacrifices n’auront servi à grand-chose. Sans effet seront nos luttes et toujours on croira que nous sommes des CONS, si nous n’arrivons pas à nous dépasser afin de nous solidariser franchement et durablement.
Ils sont toujours très nombreux, les jeunes qui désirent fonder ou intégrer un nouveau mouvement. Vaillants, bourrés de talents, fougueux, courageux, dynamiques, leur corps est de fer, rien ne les atteint, rien ne les fait reculer, pas même le feu, les cartouches de toutes sortes, mais le cœur de pierre, la fermeté, la volonté de se surpasser, de changer les choses de certains ne sont pas toujours aussi inébranlables. Ils sont contrôlés aisément sans opposer aucune résistance à leur amour des choses viles. Quel est le plus grand mal qu’on puisse se faire que de s’adonner à ses passions !
Bien des choses malheureuses qui se sont passées jadis nous reviennent, nous poursuivent, nous hantent. Nous adoptons les comportements indécents, non exemplaires que certains de nos pères et frères et sœurs des générations passées ont eus. Nous reproduisons leurs erreurs. « Nou met tèt ansanm, men nan yon ti tan enterè pèsonèl gaye nou, divize nou, fè yonn leve kont lòt ». Ainsi, Nous refaisons les choses du passé, en dépit du fait que nous n’en ayons rien récolté de bon, mais au contraire, elles nous ont fait reculer au point d’être la risée du monde.
Mais que faire quand, dans un pays, l’espoir personnifié s’ignore et ,en conséquence, est mis en question?
Où se mettre, où se rendre quand partout et en tout c’est la démagogie, c’est la débauche ?
À quoi faut-il s’attendre ? Quelle voie emprunter ? Comment peut-on encore croire et continuer à lutter quand tous ses efforts auraient été vains?
Je suis confus, je suis perdu, je suis déçu. Je me demande avec angoisse jusqu’à quand cesserons-nous de nous faire ridiculiser. Il ne faut jamais se moquer des gens qui ont des rêves. Ignorer les rêves, les désirs de quelqu’un, lui demander de les abandonner ce serait lui manquer d’égard. Mais, on ne doit jamais se laisser guider par ses rêves personnels, prioriser des projets individuels au mépris du collectivisme. « Si on peut rêver sans laisser son rêve être son maître, on sera un homme, on sera une femme.», nous a dit Rudyard KIPPLING, un poète britannique.
JEUNES DE MON PAYS,
Nous sommes le pilier, la force du demain. Comportons-nous donc de telle sorte que envoyions un signal positif et fassions espérer des lendemains meilleurs pour notre chère HAÏTI, ce beau « grand/petit » pays qui nous a vus naître.
Rêvons grand, mais avant tout apprenons à nous dominer, nous aimer, à rester et à travailler ensemble, à nous transformer véritablement tout en nous dépouillant de nos complexes, de tous les stéréotypes, de la haine, de tout ce qui nuit à une étroite, franche et durable collaboration entre nous.
Que nos paroles et nos actions soient compatibles !
Combinons théorie et pratique.
Patrick ORÉLUS,
Le Roseau
Citoyen engagé