Avant sa participation au forum de MEDays 2019 à Tanger (Maroc), l’ancien Premier ministre haïtien Laurent Lamothe était sur le plateau de Media tv Afrique pour intervenir sur la nécessité de la coopération sud-sud face à l’accélération de la révolution numérique.
Avec plus de 500 millions de smartphones pour un milliard d’habitant, le continent africain est en pleine révolution digitale. Et cette révolution est en marche, fait remarquer M. Lamothe qui souligne néanmoins qu’il reste beaucoup à faire surtout dans le domaine de l’infrastructure.
La technologie a cassé toutes les frontières dit-il, elle permet aux jeunes de partout de communiquer entre eux. Ces derniers ont déjà emboîté le pas vers la révolution avec la mise en place des startups. Il reste maintenant aux gouvernements et secteurs privés de renforcer leurs investissements car, selon l’homme d’affaires, les startups c’est la pépinière qui permettra l’évolution dans le secteur numérique et l’adaptation et l’africanisation des applications développées et commercialisées dans le continent. Il leur faut des investissements notamment du côté du secteur public afin d’avoir des marchés africains qui s’ouvrent au monde et des startups en bonne santé.
À côté de tout cela, le continent reste quand-même des défis de taille à relever. Et tout en étant très optimiste, le lauréat du Prix MEDays 2016 ne les a pas ignorés car ce sont des problèmes majeurs comme l’électricité et l’Internet à haut débit qui affectent le développement numérique du continent.
Il suggère donc d’investir dans les jeunes, dans les incubateurs, de raccorder les villes en fibre optique pour solutionner l’Internet à haut débit et surtout de prôner la coopération, celle sud-sud qui est selon lui l’une des recettes les plus importantes du développement.
Un modèle de coopération sud-sud qu’il a soulevé est celle d’Haïti et le Maroc au moment où il était à la tête du gouvernement. Le Maroc a mis à la disposition de plus d’une centaine de jeunes haïtiens des bourses d’études et les deux pays ont également collaboré dans le domaine de l’agriculture.
« La coopération entre les pays est très importante pour le développement mais l’essentiel de cette coopération doit se faire sans intérêt, elle doit être une coopération de cœur à cœur », estime Laurent Lamothe.
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