Au Venezuela, la répression du Gouvernement de Maduro contre les auteurs de la tentative de soulèvement du 30 avril prend une autre tournure. Ce mercredi 8 mai 2019, le service secret de renseignement du Venezuela (Sebin) a procédé à l’arrestation d’Edgar Zambrano, Vice-président de l’Assemblée nationale et bras droit de l’opposant Juan Guaido.
« Nous alertons le peuple du Venezuela et la communauté internationale : le régime a enlevé le premier Vice-président de l’Assemblée nationale », a tweeté Juan Guaido peu après l’arrestation. « Ils tentent de mettre en pièces le pouvoir qui représente tous les Vénézuéliens, mais ils ne vont pas y arriver. »
Peu avant son arrestation, Edgar Zambrano a lui-même raconté sur Twitter que des agents du Sebin venaient de cerner son véhicule devant le siège de son parti, Action démocratique. « Comme nous avons refusé de sortir de notre véhicule, ils ont utilisé une grue pour nous emmener de force directement à l’Helicoïde« , le bâtiment du siège des services secrets, a-t-il tweeté.
Juan Guaido qui soutient que Cararas a « kidnappé » son allié, a aussi déclaré que « La peur ne nous arrêtera pas, « C’est la seule stratégie qu’il reste au régime (…), faire régner la peur ».
L’homme politique, qui est le deuxième plus haut membre de l’opposition après Guaido, a été appréhendé un jour après que lui et six autres députés ont été démis de l’immunité parlementaire par la Cour suprême de justice. Le Tribunal a suggéré d’enquêter sur Zambrano et les autres pour conspiration, trahison et rébellion après qu’ils auraient continué à inciter à un soulèvement militaire à la suite d’une tentative de coup d’État manquée fin avril.
« Ils devront payer devant la justice pour le coup d’État« , a affirmé le numéro deux du régime et Président de l’Assemblée constituante, Diosdado Cabello, pour célébrer l’arrestation d’Edgar Zambrano.
Trois autres députés ont également été inculpés, cela porte à dix le nombre d’élus poursuivis pour leur soutien à la tentative d’insurrection menée par Juan Guaido.
Une députée inculpée, Mariela Magallanes, s’est réfugiée dans la résidence de l’ambassadeur d’Italie à Caracas. Une autre figure de l’opposition, Leopoldo Lopez, s’est réfugié dans l’Ambassade d’Espagne le 30 avril après l’échec de la tentative de soulèvement tandis que les autres élus poursuivis évitaient de se montrer en public.
Les troubles qui avaient suivi cet appel à l’insurrection avaient fait six morts, des centaines de blessés et entraîné quelque 200 arrestations, selon le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab.