Dans une rencontre avec Luis Almagro, le Secrétaire général de l’Organisation des États Américains (OEA), Martine Moïse, la veuve du président assassiné, Jovenel Moïse, n’y va pas par quatre chemin pour dénoncer l’implication de l’oligarchie haïtienne dans les violences exercées par les gangs en Haïti contre la population. « Cette oligarchie, qui fait main mise sur le commerce des carburants et le marché de l’électricité, est également coupable de l’assassinat de mon mari le 7 juillet 2021 », explique-t-elle dans un document de trois pages publié à l’issue de cette rencontre.
Martine Moïse affirme que, bien que les mouvements et mobilisations en cours en Haïti soient organisés contre la montée et la rareté des dérivés du pétrole, ils sont également dirigés « contre les oligarques qui soutiennent les gangs ». Elle fait allusion aux « puissants hommes d’affaires qui contrôlent le secteur des carburants et font également partie du marché de l’électricité ».
Le Secrétaire général de l’OEA a lui aussi confirmé cette rencontre avec la veuve du Président assassiné : « J’ai reçu Martine Moïse. Il est impératif que justice soit faite pour l’assassinat du président Moïse. La création d’une Commission internationale est nécessaire à cet effet. Nous avons discuté de la situation en Haïti et de la nécessité de rétablir la paix, la sécurité et la démocratie », a-t-il écrit sur son compte Twitter.
Martine Moïse persiste et signe dans ce document que l’oligarchie haïtienne fait partie du crime de son défunt mari. Pour des raisons économiques, a-t-elle avancé. « Les réformes que le Président avait mises en œuvre ont causé de graves dommages aux oligarques qui ont pris le contrôle de l’État et monopolisé le secteur commercial au cours des 35 dernières années », soutient-elle.
Jean-Samson