Sans citer de noms, le Président de la République, Jovenel Moïse, a brisé la glace ce mardi 15 octobre à l’occasion d’une conférence de presse donnée au Palais National. Le Chef de l’État a dénoncé avec véhémence les principaux barons de ce « système » qui tient la couche la plus vulnérable de la population dans la précarité absolue depuis la naissance de la République, particulièrement ces trente dernières années.
Qui sont ces « héritiers » ?
« Suivez mon regard », dixit le Président de la République qui a mis à nue des contrats léonins signés entre l’État haïtien et des firmes privées au cours de ces dernières années.
Il ne cite pas nommément Dimitri Vorbe, mais il n’est un secret pour personne que le Groupe SOGENER de Dimitri Vorbe détient un contrat pour la vente d’énergie électrique à l’État haïtien évalué à environ 10 milliards de dollars us, comme en a parlé le Président Jovenel Moïse. Lequel contrat a été signé au cours de la période de transition en 2005.
Il ne cite pas nommément Réginald Boulos, mais ce n’est plus une nouvelle: le prêt de 2 milliards de gourdes qui aurait pu permettre à plus de 90.000 victimes du système de trouver un prêt de 50.000 gourdes chacun dont a parlé le Chef de l’État, a été bel et bien contracté par Réginald Boulos auprès de l’Office Nationale d’Assurance (ONA) à un taux de 3% l’an à rembourser sur une période de trente ans. Ironie du sort, ces pauvres victimes du système doivent payer 60% l’an pour leur crédit.
Il ne cite pas précisément de nom, mais les héritiers du système sont en général dans la classe possédante.
Qui sont ces gardiens ?
Sans citer de noms, le Président Jovenel Moïse pointe du doigt des acteurs de la classe politique, du secteur des Droits humains, des leaders d’opinions entre autres qui, en guise d’œuvrer à l’amélioration des conditions de vie de la grande majorité de la population, s’érigent plutôt en grands défenseurs de ces « héritiers du système » pour assouvir leurs intérêts mesquins.
Voudrait-il se référer à cette relation intime existant entre le groupe des quatre Sénateurs de l’opposition politique radicale, Antonio Cheramy en particulier, et l’homme d’affaires Dimitri Vorbe ? Ferait-il allusion au silence complice de certains médias et militants de Droits humains par rapport aux actes de violence perpétrés perpétuellement ces derniers temps dans le dessein de le renverser du fauteuil présidentiel ? Lèverait-il enfin la voix contre certains médias qui incitent, à longueur du jour, la population à la violence au nom de la « liberté de la parole » ?
« Ces héritiers et gardiens du système ont la capacité de se reproduire à chaque fois que la population se soulève et demande des comptes, à chaque fois qu’un dirigeant responsable tente de changer la donne », selon Jovenel Moïse. Est-ce pourquoi Réginald Boulos, Dimitri Vorbe et co sont devenus des opposants si farouches à la présidence de Jovenel Moïse ?
Frédo Pierre