La croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) d’un pays est l’un des indicateurs de son niveau économique. En général, le PIB donne une vue globale de la situation du pays.
Durant ces 20 dernières années, Haïti a connu une croissance économique aux pas de tortue. Les Présidents ayant accédé au pouvoir pendant cette période ont dû faire face à des conjonctures parfois très difficiles, ce qui tend à ralentir considérablement la croissance économique.
Se basant sur des chiffres de la Banque Mondiale et de l’Institut Haïtien de Statistique et de l’Informatique (IHSI), un article relayé par le magazine économique Haiti-économie retrace le bilan de la croissance du PIB réel pendant la gouvernance des différents Présidents de la République de 1996 à 2018.
Selon cette étude, c’est sous la présidence de Michel Martelly que le pays a enregistré la plus forte croissance du PIB réel, soit une hausse de 2.79% de 2011 à 2016. De plus, il faut souligner que dans cette intervalle, c’est durant les deux ans de gouvernance de Laurent Salvador Lamothe que le PIB a atteint le plus haut pic, soit 4,23%.
Viennent ensuite les deux mandats de René Préval, 1996-2001 avec 2.52% et 2006-2011 avec 2.38%.
Le plus faible taux de croissance que le pays a enregistré de 1996 à 2018 est sous la transition de Boniface Alexandre, soit -0.86%. Vient ensuite la période noire de la présidence de Jean Bertrand Aristide avec -0.31% de 2001 à 2004. Cette période, marquée par des violences et la montée vertigineuse de l’insécurité, a porté un coup fatal à l’économie haïtienne fraîchement libérée d’un embargo.
Soulignons que durant les deux derniers mandats présidentiels s’étalant sur la période choisie, on a assisté notamment à la régression de la croissance du PIB qui a chuté à 1.45% sous Jocelerme Privert et à 1.34% sous Jovenel Moïse.
Ceci porte à conclure que de 1996 à 2018, Jovenel Moïse est le troisième Président à avoir les pires résultats en terme de croissance économique, précédé de Jocelerme Privert et Jean Bertrand Aristide. Les meilleurs résultats dans ce domaine ont été apportés durant la Présidence de Michel Martelly et les deux mandats de René Préval.
Quand on fait taire la politique pour laisser parler les chiffres, parfois les résultats sont surprenants !
Le moins que l’on puisse déduire en observant à première vue ces données, c’est que l’instabilité politique est un obstacle considérable à la croissance économique du pays.
Le Médiateur