Dans une correspondance adressée au Président de la Chambre des Députés, Gary Bodeau, le 10 juin dernier, une vingtaine de députés constituant le groupe minoritaire au Parlement ont renouvelé leur demande de la mise en accusation contre le Président de la République, Jovenel Moïse.
Cette démarche fait suite à la publication de l’enquête de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif sur l’utilisation du fonds PetroCaribe où la firme du Président a été indexée à tort ou à raison.
« Le pays est au bord de l’explosion sociale. Des protestations massives se succèdent dans la Capitale comme en province pour exiger la démission du Président Jovenel Moïse accusé de détournement de fonds dans un rapport de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif », a-t-on lu en début de la correspondance.
Tout en exigeant la tenue de la séance de la mise en accusation dès l’ouverture de la nouvelle session ordinaire, ces députés préviennent Gary Bodeau en cas de non application de leur requête: « Faute par vous d’obtempérer à cette demande pressante et impérieuse, lesdits députés n’auront d’autre choix que de s’opposer à la tenue de toute autre séance et solliciteront subséquemment votre destitution comme Président du Bureau ».
À noter que, toujours dans leur correspondance, ces 22 députés sur 99 ont affirmé: « à l’unisson tous les secteurs de la vie nationale ont pointé du doigt le Président de la République et le Parlement comme les principaux responsables de la situation calamiteuse que connaît Haïti ». Cependant, de leur part, ils n’ont pas envisagé de démissionner pour autant.
Fred Chéry