En Aghanistans femmes ne peuvent plus prendre l’avion si elles ne sont pas accompagnées d’un homme de leur famille. C’est la nouvelle règle imposée par les talibans, sept mois après leur prise de pouvoir. Elle s’ajoute à une série de restrictions aux libertés des Afghanes instaurées depuis le 15 août 2021.
Les compagnies aériennes afghanes, Ariana Afghan Airlines et Kam Air, ont confirmé à l’Agence France-Presse que les talibans leur ont ordonné de ne plus accepter à bord de leurs avions les femmes qui ne sont pas accompagnées d’un moharam, un « tuteur » homme, membre de leur famille.
En décembre dernier, les talibans avaient déjà porté un coup aux libertés des Afghanes en leur interdisant de faire des voyages de plus de 72 kilomètres sans chaperon masculin.
Depuis qu’ils se sont emparés du pouvoir, les talibans ont émis de nombreuses autres règles qui entravent les libertés des femmes.
Une ségrégation de plus en plus vasteU.U ésidente à Kaboul avait confié, le mois dernier au micro de RFI, n’avoir jamais ressenti autant de vulnérabilité depuis leur prise du pouvoir. Elle expliquait que sa sœur âgée de 22 ans s’était vu refuser la délivrance de son passeport, car elle n’était pas accompagnée de son père, de son mari, ou d’un frère. Mais étant célibataire, avec un unique frère mineur et un père décédé, la jeune femme confiait qu’elle ne pourrait jamais obtenir son passeport sauf si elle se mariait.
Les femmes sont presque entièrement bannies des emplois dans la fonction publique, elles sont également exclues de la vie politique. Et la semaine dernière, la rentrée scolaire pour les collégiennes et les lycéennes a été reportée à nouvel ordre malgré les promesses des nouvelles autorités afghanes de rendre leur scolarité aux jeunes Afghanes. La ségrégation est désormais aussi appliquée dans les parcs publics.
« Les talibans n’ont pas changé », disent plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, qui dénoncent les récentes mesures des talibans allant à l’encontre de leurs promesses à la communauté internationale.
Écrit par RFI