Le 22 novembre 2018, dans un communiqué de presse, le Core groupe formé de la Représentante spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies, des Ambassadeurs d’Allemagne, du Brésil, du Canada, d’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de France, de l’Union Européenne et du Représentant spécial de l’Organisation des États Américains, a finalement rompu son silence.
Le Core Groupe, qui est le représentant de la Communauté internationale en Haïti, a condamné les actes de violences perpétrés en marge des manifestations de ces derniers jours.
Le Groupe a profité pour présenter ses sincères condoléances aux familles et proches des victimes, tout en rappelant aux ravisseurs la nécessité de freiner les actes de banditisme visant la démission des autorités légitimes, considérés comme un handicap pour le processus démocratique.
Aussi, salue-t-il l’engagement de l’exécutif de poursuivre le dialogue et insiste-t-il sur l’importance d’une concertation inclusive entre tous les acteurs de la vie nationale pour sortir de la crise qui sévit dans le pays et combler les attentes de la population.
D’un autre côté, le diplomate étasunien Kenneth H. Merten, lui aussi encourage le peuple Haïtien à emprunter la voie des élections pour changer leurs leaders politiques.
« Nous autres aux États-Unis, nous allons aux élections pour choisir nos leaders. En Haïti, j’ai l’impression que la majorité des gens aimeraient aller aux élections pour choisir et changer leurs leaders. Cela donne moins de travail à faire… la violence empêche l’accomplissement de bonnes choses comme l’investissement ».
Ce sont avec ces mots, soigneusement choisis que l’Ambassadeur Kenneth H. Merten , interrogé au sujet de la crise politique dans le pays, par la voix de l’Amérique le mercredi 21 novembre 2018, affirme son respect pour le processus démocratique et invite les haitiens à faire de même.
Toutefois, Monsieur Merten reconnaît le droit des citoyens de manifester. Par contre, il ne manqua pas de souligner que les actes de violences accompagnant les manifestations et faisant ainsi de nombreuses victimes, sont un mauvais signal pour les investisseurs. Or, nous savons tous, combien le pays a besoin d’investisseurs.
Plus loin, le Sous-Secrétaire d’État au Département d’État américain, félicite la Police Nationale D’Haïti qui, selon lui, a été à la hauteur de leur tâche en garantissant un minimum de paix dans le pays.
Interrogé sur la question d’importation illégale d’armes à feu dans le pays impliquant l’ex-DG de la PNH Godson Aurélus et l’ancien Ministre de l’intérieur Réginald Delva, tous deux inculpés, l’Ambassadeur américain souligne que les USA sont en désaccord complet avec la question, c’est donc une raison d’inquiétude pour la plus grande puissance mondiale. Jamaïque aussi fait face à ce phénomène, selon M. Merten.
À propos du dossier Petrocaribe, M. Merten explique : « C’est de l’argent qui est entré au pays il y a longtemps. Ce n’est ni sous le gouvernement de Martelly ni sous le gouvernement de Préval. Nous aimerions voir cette question réglée de façon transparente et paisible. C’est bon, c’est légitime que des gens s’interrogent sur cette question. J’ai l’impression que des gens différents voudraient manipuler cette situation pour des raisons politiques ».
L’opposition déterminée à voir Jovenel laissé le pouvoir, se bat corps et âme pour arriver à ses fins. Après 3 jours consécutifs de grève, l’internationale appelle à une concertation inclusive entre tous les acteurs de la vie nationale en vue de dénouer la crise.
Si dans leurs discours les politiciens haïtiens manifestent toujours leur orgueil en prônant la souveraineté, à la moindre occasion, il offre à la communauté internationale le droit de voiler cette souveraineté.
E.T