Présentée dans le cadre de la semaine de l’Europe qui vise à faire connaître le travail pour le développement qui est mené après trente (30) ans de coopération entre l’Union Européenne et Haïti, l’Institution régionale a mis la question de la langue dans l’éducation au centre d’une table ronde à l’Institut Français en Haïti (IFH) ce lundi 6 mai 2019. Au cours de cette table ronde, différentes interventions ont tenté d’exposer le problème et d’identifier des éléments de solutions.
Pour commencer, le Doyen de la Faculté de Linguistique Appliquée de l’UEH, Renauld Govain, a abordé la situation sur le plan historique et terminé avec la conclusion surprenante d’un mémoire qu’il a lu à la faculté révélant que ceux qui ont débuté leur scolarisation en créole, une fois entrés à l’Université, ont une maîtrise de la langue française nettement supérieure à ceux qui ont été toujours scolarisés en français.
De son côté, la chercheuse Marjorie Telusma a observé que les conditions de nos salles de classe ne sont pas propices à l’apprentissage d’aucune langue, suite à des enquêtes menées dans trois (3) départements. En ce sens, elle croit que le Ministère de l’Éducation nationale a une obligation de : « didactique par contextualisation ».
Pour sa part, l’attaché de coopération à l’Ambassade de France, Thomas Poirier, a annoncé un référentiel de compétence en français et en créole élaboré pour venir en appui à la politique linguistique. Cet outil répond à un besoin d’évaluation et permet de se situer sur l’échelle de compétence dans les deux (2) langues.
Enfin, la chargée du programme éducation et formation professionnelle à la délégation de l’Union Européenne, Judith Johannes, a affirmé que vu sur l’angle de son contexte bilingue la situation d’Haïti est relativement simple comparée aux pays qui ont un contexte plurilingue. Elle a présenté plusieurs modèles d’approche en la matière expérimentés ailleurs et laisse entendre que seul l’état haïtien peut décider quel modèle à adopter.
À noter que les suivis de cette activité sont attendus pour améliorer et répondre aux défis de la question de langue dans l’éducation au pays.
Johnson Blanc