L’usage des drones explosifs par le Task Force mis sur pied par le gouvernement et le Conseil présidentiel de transition (CPT) a marqué un tournant décisif dans la lutte contre les gangs armés. Cette stratégie, qui a semé la panique au sein des criminels, aurait pu être un levier efficace pour la reconquête du territoire. Pourtant, un élément clé manque cruellement : l’intervention ⁰ la Police nationale d’Haïti (PNH).
À chaque frappe, les gangs, désorientés et sous le choc, n’ont qu’un seul réflexe : fuir pour éviterune seconde attaque. Ce moment de faiblesse et de dispersion devraiexploité immédiatement par la QÀwa111PNH 002 134 4876 de
Ppour sécuriser les zones frappées et neutraliser les criminels en fuite. Or, rien ne se passe. Pas de bouclier sécuritaire, pas d’opération de ratissage. Pourquoi cette absence d’action ?
Pourtant, le gouvernement actuel et la communauté internationale ne cessent de doter la PNH des moyens logistiques nécessaires. De plus, la présence des forces multinationales sur le terrain devrait renforcer la capacité des forces de l’ordre à mener des opérations de grande envergure. La population elle-même, épuisée par l’inaction des autorités, s’est engagée dans une résistance populaire, notamment à travers le phénomène « Bwa Kale », qui prouve que le peuple est prêt à accompagner toute action déterminée contre les gangs.
À chaque frappe, les gangs, sous le choc, n’ont qu’un seul réflexe : fuir pour sauver leur peau. Ce moment de désorganisation et de vulnérabilité devrait être exploité sans délai par la PNH pour sécuriser les zones frappées. Or, rien ne se passe. Aucune intervention, aucun bouclier pour empêcher les criminels de se réorganiser ailleurs. Pourquoi cette inaction ?
Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, qui exige une approche plus offensive, semble confronté à un DG de la PNH, Normil Rameau, dont les décisions paraissent diverger avec l’Exécutif. Une absence de coordination ou une volonté de boycottage risque ainsi de réduire à néant l’impact des drones.
Une stratégie militaire repose sur la continuité des opérations. On frappe un ennemi au moment où il vacille, on l’achève avant qu’il ne reprenne des forces. Aujourd’hui, les gangs ont toujours la possibilité de se replier et de se réorganiser, faute d’une réponse policière immédiate.
Si la PNH n’assume pas pleinement son rôle, cette révolution sécuritaire ne sera qu’un feu de paille. L’État doit imposer une ligne de commandement claire et exiger des résultats. Autrement, l’inaction de la police finira par saboter cette victoire tant espérée qui se pointe à l’horizon.
Mario Jean-Pierre