Alors que les élections fédérales approchent à grands pas, Justin Trudeau et le Parti libéral traversent une période de crise majeure. Plusieurs élus, sentant le vent tourner, réclament ouvertement le départ de leur chef, tandis que d’autres choisissent de quitter le navire. La situation devient critique à mesure que la pression monte, mais malgré ces appels, Justin Trudeau s’accroche au pouvoir, laissant peu de temps au parti pour préparer un éventuel changement de direction avant la prochaine échéance électorale.
Sur le plan international, Trudeau a également subi de nombreuses critiques, notamment pour sa gestion de la crise en Haïti. Sa politique étrangère est jugée décevante, en particulier après l’imposition de sanctions contre plusieurs personnalités haïtiennes, accusées de soutenir des gangs et de participer à la corruption, sans fournir de preuves solides. Ces sanctions, considérées comme injustifiées et discriminatoires par une partie de la communauté haïtienne au Canada, ont provoqué un tollé. Des figures éminentes, comme l’écrivain Dany Laferrière, le chanteur Luc Mervil, et d’autres, ont exprimé leur indignation face à une telle politique, la qualifiant de honteuse. Pour eux, Trudeau semble s’en prendre de manière injuste à une nation déjà en proie à de grandes difficultés, tout en négligeant les préoccupations des Haïtiano-Canadiens.
Cette mauvaise gestion a contribué à la chute spectaculaire de la popularité de Justin Trudeau, désormais accusé de se désolidariser de son propre électorat. Dans des circonscriptions comme Montréal, les candidates libérales évitent même d’afficher son visage sur leurs pancartes électorales, un signe révélateur de l’érosion de son image publique.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2015 avec des promesses d’un avenir radieux, Justin Trudeau a vu son soutien s’effriter. Les sondages récents le placent avec 20 points de retard par rapport à ses adversaires conservateurs, notamment Pierre Poilievre, dont la popularité ne cesse de croître.
Le Parti libéral subit en interne un véritable exode. Plus d’une quinzaine de députés ont annoncé qu’ils ne se représenteront pas aux prochaines élections, et plusieurs membres clés de l’entourage de Trudeau ont également choisi de se retirer, ce qui renforce l’image d’un parti en déclin.
Déjà fragilisé par la perte du soutien d’un parti d’opposition, le gouvernement Trudeau pourrait être contraint de déclencher des élections anticipées dans les mois à venir. Mais face à une baisse aussi marquée de popularité, l’incertitude règne quant à la capacité des libéraux à redresser la situation à temps.
Jean-Samson Etienne