Si l’on pardonnait à l’ancien sénateur Antonio Cheramy dit « Don Kato » sa honteuse faiblesse intellectuelle, pitié oblige ; il n’est même pas imaginable de pouvoir avaler ses insultes, ses diatribes, ses invectives… lancés récemment contre les membres, particulièrement les femmes, de ce nouveau Conseil Électorale Provisoire (CEP). Car la moralité, la civilité, le respect d’autrui, … ces notions vitales à notre vie quotidienne ne s’apprend pas uniquement sur les bancs de l’école. Sinon nos frères et soeurs des zones les plus reculées du pays, qui n’ont jamais eu la chance de goûter au Pain de l’instruction, ne seraient jamais si emphatiques, si sympathiques et si hospitaliers.
Dans une vidéo qui devient virale sur les réseaux sociaux, tout de suite après la publication de l’arrêté nommant les neufs membres du CEP, chargés d’organiser les prochaines élections, l’ancien sénateur a osé qualifier le Conseil Électoral Provisoire de « Krèy » et ses membre de « Gran Kreyè ». Un affront flagrant visant surtout les cinq femmes de ce CEP.
Si le mot « Gran Kreyè » est connu de tous comme une femme qui se passe de présentation dans des activités de débauche sexuelle, le très péjoratif vocable « Krèy » est nouveau dans le language créole haïtien. Il est défini comme une petite assemblée fermée où les filles majoritaires se mettent nues, offrent un show de lesbiennes aux garçons et s’accouplent jusqu’à l’épuisement complet sous les flots de boissons, de la musique, etc. De véritables orgies sexuelles.
Est-ce l’ignorance de Don Kato de trouver le mot juste ou son obsession pour le « Krèy » qui lui donne droit d’assimiler ses courageuses et respectueuses femmes s’engageant à servir leur Pays en dépit des obstacles de toutes sortes, à de pareilles activités ?
La domination mathématique des femmes au sein de ce nouveau Conseil Électoral Provisoire (CEP), témoigne la volonté de la société haïtienne de rompre avec ces accusations à l’égard des femmes, basées uniquement sur la discrimination sexuelle, en vue d’implémenter véritablement un système démocratique dans le Pays.
Plus de soixante-douze heures après cette regrettable sortie de l’ancien sénateur Antonio Cheramy, les responsables des organisations féministes gardent encore le silence. Attendent-ils que ses injures se changent en de violentes et surprenantes attaques physiques pour y réagir ?
John Samson Lauture