Dans un rapport publié ce mardi 3 septembre 2024 par l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC), il est révélé des accusations graves contre Me Aviol Fleurant, ancien ministre de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE). Selon ce document, M. Fleurant aurait connu une augmentation spectaculaire de son patrimoine, évaluée à plus de 250%, durant son mandat, une croissance qu’il peine à justifier par ses revenus légitimes.
Le rapport souligne que le patrimoine de Fleurant a crû de « soixante-quinze millions deux cent sept mille trois cent trente-neuf gourdes et 29/100 » (75,207,339.29 HTG) pendant la période de mars 2016 à décembre 2018. Cette hausse de plus de 250% est suspecte au regard des revenus déclarés de l’ancien ministre. De plus, les fonds utilisés pour l’achat de deux propriétés à Péguy-Ville, acquises pour un montant total de « soixante-quinze mille dollars américains » (75,000.00 USD) au nom de ses enfants, restent inexpliqués.
L’ULCC met également en lumière une fausse déclaration d’impôts, Fleurant ayant omis de déclarer un montant total de « quatre cent mille gourdes » (400,000.00 HTG) perçu mensuellement comme honoraires d’avocat. Ce manquement aurait engendré un manque à gagner pour le fisc estimé à « deux millions sept cent quatre-vingt-huit mille quatre cent soixante-sept gourdes et 78/100 » (2,788,467.78 HTG) sur une période de trente-trois mois.
Face à ces éléments, l’ULCC recommande la poursuite judiciaire contre Aviol Fleurant pour fausses déclarations de patrimoine et enrichissement illicite. Le rapport suggère également un audit approfondi de la gestion de Fleurant en tant que ministre, ainsi qu’un redressement fiscal pour ses déclarations d’impôts des années 2015-2016.
Jean-Max Alfred