Plusieurs dizaines de milliers d’Israéliens étaient rassemblés samedi 25 mai à Tel Aviv pour protester contre un projet de loi destiné à protéger le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, contre des poursuites judiciaires et à limiter le pouvoir de la Cour suprême. Les manifestants dénoncent « une atteinte à l’Etat de droit » et un « péril pour la démocratie ».
Au pouvoir depuis ces dix dernières années et réélu en avril pour un 5ème mandat, Benjamin Netanyahu est visé par trois procédures d’inculpations, pour « corruption », « fraude » et « abus de confiance ». Son audience est prévue pour le mois d’octobre.
Le Premier ministre nie en bloc les accusations et dénonce une « chasse aux sorcières ». Il affirme qu’il n’entend pas démissionner, même s’il est inculpé.
Rien dans la loi n’oblige le chef du Gouvernement à démissionner en cas d’inculpation, mais les partisans du Premier ministre au sein de son parti, le Likoud, cherchent à obtenir l’immunité parlementaire afin de le protéger.
S’attendant à des recours en justice, ils défendent également un projet de loi qui annulerait tout jugement de la Cour Suprême contre cette immunité.
Netanyahu est en train de bâtir une nouvelle coalition avec les partis de droite, d’extrême droite et les partis religieux qui lui permettront de contrôler 65 des 120 sièges de la Knesset.
La plupart des partis qui devraient rejoindre cette coalition ont déjà exprimé leur soutien à l’idée d’accorder l’immunité au Premier ministre et de limiter les pouvoirs de la Cour Suprême, accusée par les partis ultranationalistes d’être trop libérale et interventionniste.
Netanyahu a jusqu’à mercredi pour présenter un nouveau Gouvernement mais n’a, pour l’heure, conclu aucun accord avec un parti.
L’opposition dénonce quant à elle des projets qui pourraient porter atteinte à la démocratie israélienne.
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