Le Département d’État américain a demandé à Gordon Sondland, un diplomate proche du Président, de ne pas se présenter à l’audition prévue ce mardi à la Chambre des représentants.
Depuis que la Présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a annoncé le 24 septembre l’ouverture d’une enquête en vue d’une mise en accusation (impeachment) de Donald Trump, le Président a choisi, mardi 8 octobre, de durcir la confrontation avec les démocrates du Congrès.
Dans un tweet, il a qualifié les auditions en cours au Congrès de « Tribunal bidon », justifiant ainsi la décision d’empêcher l’ambassadeur américain auprès de l’Union européenne de témoigner.
« J’adorerais envoyer l’ambassadeur (Gordon) Sondland, un homme très bien et un grand Américain, témoigner, mais malheureusement il témoignerait devant un tribunal bidon totalement partial », a écrit le Président américain.
Gordon Sondland, l’ambassadeur américain auprès de l’Union européenne – un proche de Donald Trump qui a contribué à financer sa campagne –, dont le nom est apparu dans une série de SMS, devait témoigner.
« Tôt ce matin, le Département d’État a demandé à l’ambassadeur Gordon Sondland de ne pas se présenter aujourd’hui à l’audition prévue à la Chambre des représentants», a indiqué Robert Luskin, l’avocat de M. Sondland, sans préciser les raisons de cette décision.
Sondland « espère que les problèmes évoqués par le département d’État » pour l’empêcher de témoigner « seront résolus rapidement », a-t-il poursuivi dans un communiqué. L’ambassadeur avait « auparavant accepté d’être entendu volontairement, sans nécessiter d’injonction, afin de répondre aux questions » des commissions menant l’enquête à la chambre basse, d’après son avocat.
Pour les démocrates, l’absence de l’ambassadeur mardi matin, un « acteur-clé » dans l’affaire ukrainienne, et le fait qu’il n’ait pas livré les documents attendus représentent « de nouvelles preuves fortes d’une entrave aux fonctions constitutionnelles du Congrès », a réagi Adam Schiff, Président de la puissante commission du renseignement à la Chambre des représentants.
Gordon Sondland a participé à des échanges de SMS concernant l’Ukraine, remis au Congrès la semaine dernière par l’ex-envoyé spécial des États-Unis pour l’Ukraine, Kurt Volker, qui ont conforté les démocrates dans leurs soupçons.
« Nous savons que l’ambassadeur Sondland a été un acteur-clé dans les efforts pour obtenir de l’Ukraine son engagement à enquêter sur une théorie du complot fallacieuse concernant l’élection (présidentielle de) de 2016 ainsi que Joe Biden et son fils Hunter», selon M. Schiff.
Depuis l’ouverture d’une enquête visant la destitution de Donald Trump, trois commissions – affaires étrangères, renseignement et supervision de l’Exécutif – mènent l’enquête à un rythme soutenu, en multipliant les auditions et les injonctions, déjà envoyées à la Maison Blanche, au Département d’État et à l’avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giuliani.
Outre Gordon Sondland, doit également être auditionnée Marie Yovanovitch, l’ancienne ambassadrice des États-Unis à Kiev, que Donald Trump avait critiquée lors de son appel téléphonique du 25 juillet au Président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le Sage
Source : Le Monde / AFP