Depuis le 7 février 2017, avec l’investiture de Jovenel Moïse comme 58e Président de la République d’Haïti, nous sommes tous spectateurs d’une nouvelle forme de gouvernance avec beaucoup de nouveaux acteurs médiocres, incapables de jouer leurs rôles. Des réalisateurs qui, malheureusement, ne maitrisent guère leurs propres scénarios. Certains, ne connaissant même pas les sujets qu’ils sont censés exploiter. Vu le bilan négatif du Premier ministre Jean Henry Céant, semblerait-il qu’il figure parmi ces mauvais acteurs.
Si la responsabilité politique du Gouvernement est l’obligation pour celui-ci de démissionner lorsqu’il ne dispose plus de la confiance de l’autorité politique devant laquelle il est responsable : le Parlement, le Chef du Gouvernement semble n’avoir pas compris qu’il fallait partir avant même de se faire humilier par un vote de censure par l’une des autorités de ratification comme en témoignent les résultats du vote de la séance d’interpellation de ce lundi 18 mars 2019 : 93 voix pour, 6 contre et 3 abstentions.
Il faut dire qu’à vouloir voler plus haut que ces capacités pouvaient le lui permettre, l’ancien candidat à la présidence devenu Premier ministre qui avait promis 100 000 jobs dans ses 100 premiers jours s’il était devenu Président n’a même pas su créer 100 jobs comme Premier ministre. Concrètement, il a brûlé ses ailes, par amour d’un pouvoir duquel il a été un simple bénéficiaire par confiance du Chef de l’État.
En outre, on se demande comment se fait-il qu’un juriste du calibre de Jean-Henry Céant n’ait pas su qu’autant son Gouvernement avait besoin de la confiance de l’une des branches du Parlement qui l’a interpellé, il avait autant besoin de la confiance du Président de la République avec qui il devait avoir des relations cordiales ?
Tout compte fait, il est important de se rappeler que nous assistons à une série de démagogies politiques dans lesquelles nombreux protagonistes veulent tirer leur épingle du jeu sans véritablement traiter les vrais problèmes de la population haïtienne qui souffre d’une faim chronique, d’une jeunesse en chômage, d’une situation économique désastreuse, et tout cela dans un système soi-disant démocratique qui ne fait que détruire le rêve de toute une jeunesse.
Jeff René