Avec documents à l’appuie, l’avocat et militant de droits humains, Me Caleb Jean-Baptiste a levé le voile depuis tantôt deux semaines sur une corruption à grande échelle qui ronge le Fonds national de l’éducation (FNE), l’institution étatique ayant pour mission de participer à l’effort de l’education pour tous et de gérer les fonds destinés au financement de l’éducation. Parmi ces fonds se trouvent ceux provenant essentiellement des transferts rentrants et sortants d’Haïti dont la taxe est fixée à $ 1.5 chacun.
L’homme de loi, dans une conférence de presse très enflammée a indexé des personnalités, dont l’ancien député Deus Deronneth, l’ex-secrétaire d’Etat à la Communication Eddy Jackson Alexis… et des institutions de la presse et autres qui auraient trempé jusqu’au cou dans la dilapidation de ce fonds estimé à environ 12 milliards de dollars us, les documents, dont dispose Me Caleb Jean-Baptiste.
Un tel scandale de corruption aurait dû mettre en branle des organismes de l’État luttant contre la corruption, des organisations de la société civile et les citoyens de tout acabit en générale, tenant compte de l’ampleur de cette somme et son objectif initial. Pourtant, jusqu’à présent, outre quelques médias qui en ont fait l’écho, c’est le silence autour de ce dossier. Comme si on s’apprêtait à le laisser passer comme une lettre à la poste. Certains critiques ont même osé clouer au pilori Me Caleb Jean-Baptiste pour “indiscrétion”.
Où sont passés des influenceurs, dont Vélina Charlier, James Beltis, Pascale Solages, Richard Sénégal qui occupaient en permanence les réseaux sociaux avec le fameux hashtag “KotKobPetroCaribeA” en vue d’exiger des comptes sur l’utilisation de ce fonds évalué pourtant à 2.7 milliards de dollars us venus d’un contrat de vente de carburant entre l’Etat haïtien et le Venezuela ?
Où sont les commanditaires des centaines de milliers de maillots, de pancartes et de banderolles qui ont envahi les rues de la capitale et ses environs avec ce même slogan ? Pourquoi sont-ils restés muets et indifférents face à ce scandale de corruption ?
Seraient-ils parmi ceux qui auraient participé à la dilapidation de ce fonds ou seraient-ils de mèche avec les dilapidateurs ?
Pour certains observateurs, ses influenceurs n’agissaient pas de leur propre gré dans le dossier PetroCaribe. Ils auraient été payés par des oligarques qui voulaient à tout prix renverser le président d’alors Jovenel Moïse du pouvoir. Pour d’autres, le silence observé dans ce dossier aurait dû à l’implication de certains manitous de la presse haïtienne qui refuseraient de donner la parole à quiconque voulant dénoncer ce scandale.
Jean-Samson Étienne