Le dossier PetroCaribe continue d’attiser la curiosité de plus d’un et s’avère de plus en plus fragile. Une fragilité qui est due aux intentions malsaines de certains acteurs de vicier les informations afin que la vérité ne voit point le jour.
Puisqu’on parle de corruption en Haïti et qu’aucune institution n’est à l’abri de ce fléau, la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA) n’en est pas du moins épargnée non plus. Réalité malheureuse qui met en doute tant la crédibilité de cette institution que tout produit y émanant.
Ainsi, on se complait à se demander : « Le rapport produit par la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif, sera-t-il loyal et impartial ? »
En amont d’une réponse définitive à cette problématique majeure, quatre interrogations fondamentales sont à considérer :
1- Quelle est la légitimité de Pierre Espérance pour parler au nom de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif ?
Dans un article publié dans Le National, Pierre Espérance révèle que le rapport de la Cour des comptes sur le dossier PetroCaribe sera un rapport partiel. Le Coordonnateur du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) est-il écopé d’un mandat de porte-parole de la Cour Supérieure des Comptes à ce qu’il paraît ?
http://www.lenational.org/post_free.php?elif=1_CONTENUE/actualitees&rebmun=4792
« Le méchant finit toujours par faire quelque chose qui le trompe… »
Pierre Espérance, leader de l’opposition, organisateur de manifestations PetroCaribe, maintenant se prononçant sur le contenu du rapport de la Cour Supérieure des Comptes sur le dossier PetroCaribe… Cela devient perplexe.
Comment Pierre Espérance peut-il être au courant du contenu du rapport, bien avant sa publication ? Si la CSC/CA est une entité indépendante, pourquoi avoir recours à un membre de l’opposition sur un dossier si sensible qu’est celui de PetroCaribe ?
Cet acte ne contribue qu’à apporter beaucoup plus d’ombres sur ce dossier déjà si sombre.
2. Le conseiller Fritz Robert Saint Paul est-il assez crédible pour siéger à la Cour Supérieure des Comptes, voir être membre de la commission d’enquête sur l’affaire PetroCaribe ?
En 2015, Fritz Robert Saint Paul a été dénoncé d’avoir reçu et accepté 500.000 dollars américains pour perpétrer des manœuvres frauduleuses en faveur de Jacky Lumarque, ancien candidat à la présidence de la plateforme VERITE, écarté de la course électorale, lors de la présidentielle.
https://lemediateurhaiti.com/des-corrompus-a-la-tete-de-la-lutte-contre-la-corruption/
De plus, l’ancien vice-président de la Champre des députés, élu sous la bannière du Parti Fanmi Lavalas, saura-t-il s’abstenir de ses réflexes de politiciens pour être impartial et serein sur ce dossier ?
3- L’objet de ce rapport est-il adéquat pour aboutir au résultat escompté qui est de trouver les dilapidateurs du fonds PetroCaribe ?
Comment peut-on prétendre retracer les fonds décaissés dans le cadre des projets financés par le fonds PetroCaribe alors que l’objet du rapport omet la grande part de responsabilité des firmes d’exécution ?
Une liste de plus d’une centaine de firmes d’exécution ayant reçu les 1.8 milliards de dollars a été publiée, alors que l’enquête de la CSC/CA ne se porte que sur les procédures de décaissement… Mais où sont passés les fonds décaissés ? Qu’en est-il des travaux qui ne sont jamais exécutés, alors que la firme d’exécution aurait reçu la totalité du montant alloué au projet ?
Ces réflexions portent à se demander, comment peut-on vouloir trouver la vérité sur un dossier, si sciemment on ferme les yeux sur certains faits pertinents relatifs au dossier en question ?
Au final, qui cherche-t-on à protéger ?
4- La Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif est-elle compétente, outillée et efficace pour mener une telle enquête ?
Si on s’en tient aux attributions de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif, au regard du décret du 4 novembre 1983 portant organisation et fonctionnement de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (réf. Moniteur #78 du Jeudi 10 novembre 1983) et du décret du 23 novembre 2005 établissant l’organisation et le fonctionnement de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif sous le sigle CSCCA, il revient à questionner la compétence de cette entité quant à l’espèce de l’affaire dont il est question !
Relativement à l’arrêté du 13 septembre 2004, créant un organisme à caractère administratif dénommé : Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC), n’est-ce pas l’instance compétente vu l’espèce ?
Toutes ces suspicions ne tendent qu’à compromettre la crédibilité du rapport et ces interrogations portent à ne pas attendre grand’chose de ce rapport qu’on n’oserait traiter de simulacre vue la noblesse de la cause qu’il devra élucider.
À l’heure où certains corrupteurs et corrompus continuent, dans les coulisses, leurs manœuvres politiciennes; pendant que le peuple attend patiemment des réponses sur l’utilisation des fonds PetroCaribe, il revient aux esprits éclairés de rester sous leur garde et d’être vigilants pour ne pas être induits en erreur.
L’Archange