Malgré un renforcement significatif des moyens de la Police nationale d’Haïti (PNH) et des forces de la MMSS, l’insécurité continue de s’aggraver. Le Conseil présidentiel et le gouvernement et même des pays dits amis d’Haïti ont multiplié les efforts pour doter la police d’équipements modernes, améliorer les conditions de travail des agents et doubler les allocations via leur carte de débit. Pourtant, au lieu d’un recul des gangs, on assiste à leur montée en puissance. Les criminels imposent leur loi, organisant même des festivités publiques dans leurs fiefs, comme l’ont fait les caïd Chrisla à Carrefour et Jeff Gwo Lwa à Canaan.
Le récent carnaval du chef de gangs “400 Mawozo”, “Lanmò San Jou” a été empêché par la police, mais avait été bel et bien réalisé après le départ de cette dernière. À Kenscoff, selon le rapport de l’ organisation des droits humains “Fondasyon Je Klere” , plus de 150 paysans innocents ont été massacrés alors qu’ils ne faisaient que cultiver la terre pour subvenir aux besoins de leur famille. Ces événements témoignent d’une situation incontrôlable où les autorités policières semblent dépassées.
Hier, lundi 10 février 2025, l’ambassade américaine a remis à la PNH un lot de matériels roulants, incluant des véhicules blindés, pour une valeur de six millions de dollars. Deux jours auparavant, un communiqué de la Primature affirmait que toutes les ressources nécessaires avaient été mises à disposition pour combattre les gangs. Pourtant, les résultats tardent à se faire sentir. L’inefficacité de la PNH prouve que l’équipement seul ne suffit pas : une force de police a avant tout besoin d’un commandement efficace, capable de traduire ces ressources en actions concrètes.
Le véritable problème est l’absence de leadership fort à la tête de la PNH. Peu importe le nombre d’armes, de véhicules ou d’hommes mobilisés, tant que la police restera sur la défensive, la situation ne fera qu’empirer. Il est temps de reprendre le contrôle des territoires occupés par les gangs et de restaurer l’autorité de l’État. L’insécurité ne doit pas être une fatalité. Le pays dispose d’assez d’hommes compétents, capables de faire mieux, mais encore faut-il leur donner la possibilité d’agir.
Alors, pourquoi continuer à faire confiance à Normil Rameau ? Sa gestion de la crise sécuritaire est un échec flagrant. La lutte contre l’insécurité repose sur des stratégies et des tactiques adaptées, et en ce sens, il a complètement failli à sa mission. Il est urgent de donner un nouveau souffle à la PNH, car pendant que l’État s’obstine à défendre un commandement défaillant, la population, elle, continue de subir la cruelle loi de l’organisation terroriste “Viv Ansanm.”
Jean-Marc Charles