Vingt-quatre mois après l’installation du Gouvernement dirigé par le Premier ministre de facto, Dr Ariel Henry, pas même la nomination des neuf membres du Conseil électoral provisoire (CEP) devant organiser les prochaines élections pour remettre sur pieds les institutions démocratiques, n’est encore faite. Pourtant, dès son accession au pouvoir, ce Gouvernement s’est donné un mandat de douze mois pour remettre le pays à des personnalités politiques issues des élections libres, transparentes et démocratiques.
Dans l’intervalle, les principales personnalités politiques qui constituent une véritable opposition au Gouvernement en place sont sanctionnées å tort ou å raison par les Etats-Unis et le Canada. D’autres se murent dans leur silence de peur de n’être pas eux aussi sanctionnées. Pour preuve, le leader de Pitit Desalin, l’ancien Sénateur Moïse Jean-Charles a declarē qu’il ne lancera aucun mouvement contre la présence d’Ariel Henry au Cap-Haïtien à l’occasion de la création du 218e anniversaire du drapeau afin de ne pas être sanctionné par ces pays occidentaux.
Si les conséquences des sanctions sont de plus en plus néfastes pour l’économie haïtienne et portent de graves atteintes à la dignité des personnalités qui ont toujours œuvrer en faveur de la paix et le progrès d’Haïti ; en revanche, pour le Premier ministre Ariel Henry, ces sanctions semblent apporter un grand support à la pérennisation de son gouvernement. « Les sanctions nous aident » a-t-il fait savoir dans une interview faite le vendredi 17 février 2023 à l’issue de la 44e réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de la Caricom
Donc, les États-Unis et le Canada qui se présentent toujours comme des porte-étendards de la démocratie à travers le monde, accordent un soutien aveugle à ce Gouvernement antidemocratique, anti-constitutionnel et illégitime en Haïti. Sachant que ces pays occidentaux n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts, n’y-a-t-il pas lieu de croire que le Premier ministre de facto Ariel Henry, vu le bilan catastrophique de ses deux ans au pouvoir, travaille tacitement pour le compte des États-Unis et du Canada au détriment de l’intérêt de la Nation haïtienne ?
À rappeler que le Premier ministre de facto, Ariel Henry, a été nommé par le Président de la République d’alors, Jovenel Moïse. Celui-ci a été assassiné en sa résidence privée le 7 juillet 2021 sans pouvoir installer son Premier ministre nommé. Ironie du sort, le nom d’Ariel Henry est cité parmi les auteurs intellectuels du magnicide, selon les révélations des enquêtes de l’ancien Commissaire du Gouvernement de Port-au-Prince, Me Bed-Ford Claude. N’empêche que, les États-Unis et le Canada, via le Core group, ont plaidé pour l’intronisation immédiate d’Ariel Henry à la tête de la Primature et invité le Dr Claude Joseph, l’ex-Premier ministre ad intérim, à démissionner.
Jean-Samson Étienne