Depuis le début de l’année 2019, le pays fait face à diverses conjonctures traumatisantes qui s’acharnent sur les réseaux sociaux. Ce qui crée une situation de panique au cœur de la population.
Des guerres entre gangs ont repris de plus belles, des zones qu’on croyait laver de leur péché ont ressuscité leur banlieue par des actes terrifiants. On peut dire que ces actes suscitent chez certaines personnes une peur persistante mais chez d’autres, un certain fantasme.
Pour le mois de mars, on a pu constater sur les réseaux sociaux une vidéo présentant un groupe d’individus qui auraient appartenu à un gang qui ont calciné un homme qui, selon des informations, faisait partie d’un groupe adverse. Ces gens ne se sont contentés de brûler le corps de la victime, l’un des leur a pris une partie génitale du calciné et l’a dévorée avec un rictus sadique. C’est un acte qu’on peut qualifier d’exo-cannibalisme (un fait qui consiste à manger des membres d’un autre groupe humain).
On a aussi visionné ces dernières semaines le cas d’une mère qui a été tuée et brûlée par sa fille et celui d’une femme enceinte qui, après avoir assommé son mari de coup de fer, l’a découpé en morceau. Celle-ci a conservé la dépouille du défunt dans un récipient pour en faire son repas quotidien qu’elle a partagé avec ses voisins.
Ces spectres de violences qui hantent nos quotidiens poussent la population à de multiples réflexions. On se demande ce qui a pu pousser ces individus à de tels actes horrifiants. On a tendance à vivre à l’époque de la horde sauvage de la préhistoire.
Peut-on parler de la faim ? Peut-on parler de survie sachant que le pays fait une descente dans le monde de la pauvreté extrême? Est-ce le degré de l’insécurité qui prend sa forme dans l’anthropophagie?
De toute façon, de l’angoisse à l’interdit, l’insoutenable devient inconcevable et le répugnant impensable.
Mais les responsables haïtiens de la sécurité affichent une impuissance déconcertante face à cette réalité épouvantable qui enfonce le peuple vers la descente au barbarisme.
Lamaria