Ils sont trois, deux « veteris » et un « puer » à tenir chaque année le même discours sur le Budget de l’État.
L’un est professeur à l’Université et consultant au Parlement, l’autre est propriétaire d’une firme spécialisée en Finance et animateur d’émission, et le dernier maîtrise assez bien les réseaux sociaux et s’est créé une place de choix surtout avec la parution d’un ouvrage où il tente de décortiquer la pauvreté qui nous ravage. « D’avoir tant à choisir et de choisir si mal » laissent-ils entendre comme Corneille.
La parole à chacun d’eux quoique similaire a du poids, et peut atteindre le nerf auditif des décideurs. Mais à certain moment aussi elle deviendra fade, et dépourvu de valeur. C’est toujours ainsi pour les lanceurs d’alerte qui ne tentent jamais de contourner le pourquoi et le comment des malaises.
Que le budget ne reflète pas la réalité socio-économique du pays, que sa répartition soit injuste, qu’il ne soit pas en adéquation avec les priorités déclarées par le Gouvernement, n’a rien d’une nouvelle. C’en est, même pour le plus simple d’esprit, un fait habituel.
Mais si le Ministère des Finances et celui de la Planification ne manquent pas et n’ont jamais manqué de cadres brillants qui s’attèlent à la préparation puis à la mise en œuvre de cet instrument sur qui des économistes essaient de bâtir leur nom; la question qu’il faudrait se poser c’est qui veille vraiment à une parfaite exécution de la loi de finances peu importe les failles et les écarts qu’elle comporte ? Bien entendu personne.
Le problème, comme on aime avancé, a réellement un rapport avec la corruption. Et la population au lieu d’écouter tout un tas de rabâcherie et de concept qu’elle n’est pas prête de comprendre, a besoin de savoir que faire pour amener ceux qui détiennent la barre à dépenser ce qui a été prévu que ce soit en bien ou en mal correctement ?
Pour cela, manifester et protester à eux seuls ne suffiront pas tant que ceux qui maîtrisent la caméralistique, ou plutôt les chiffres, n’arriveraient pas à évaluer avec bonne foi l’application stricte du budget tout au long de l’exercice fiscal.
D’où provient l’argent qui sert à soudoyer les militants à chaque période de turbulences par exemple ? Cette réponse déjà en dira long.
Un audit général, indépendant et accessible à chaque année (!). Voilà qui au lieu d’arpenter les médias afin de diffuser une rengaine, de surcroît rebutante, serait intéressant malgré ses exigences en termes de temps et de ressources. Et ensemble, ils y seront certainement capables ces trois messieurs qui ont toujours eu la parole et qui nous servent de références.
L’homme à la plume rouge