Alors que l’insécurité continue de s’aggraver dans plusieurs régions du pays, des organisations politiques haïtiennes haussent le ton et demandent le départ du directeur général de la Police Nationale d’Haïti (PNH), Normil Rameau. Lors d’une conférence de presse conjointe, les plateformes politiques Viv Ayiti et Unifosh ont exprimé leurs préoccupations face à la détérioration du climat sécuritaire et à ce qu’elles perçoivent comme un échec de la stratégie policière actuelle.
Rony Timothée, l’un des porte-parole de Viv Ayiti, a estimé que le DG de la PNH n’a pas été à la hauteur de sa mission. Selon lui, malgré les ressources mises à la disposition de l’institution — notamment des blindés, des armes de longue portée et l’appui annoncé de la force multinationale de sécurité —, la situation sur le terrain ne cesse de se détériorer.
L’activiste politique a listé plusieurs zones du pays tombées entre les mains des gangs sous la direction actuelle de la PNH : Carrefour-Feuille, Solino, Carrefour, Kenscoff, Saut-d’Eau et Mirebalais. Ces territoires, affirme-t-il, échappent aujourd’hui totalement au contrôle de l’État.
De son côté, Cossy David, représentant de l’organisation Unifosh, a appuyé cette demande de démission, appelant les membres du Conseil présidentiel de transition à prendre leurs responsabilités. Selon lui, maintenir Normil Rameau à la tête de la PNH malgré la persistance du chaos reviendrait à cautionner l’inefficacité de l’appareil sécuritaire.
Bien que ces positions soient fermes, elles s’inscrivent dans une volonté affichée de provoquer une réaction des autorités et d’ouvrir la voie à une nouvelle dynamique pour la sécurité nationale.
Frantz Jean-Louis