L’irrespect de la constitution et la frénesie du pouvoir poussent certains « leaders politiques » à banaliser les dates les plus sacrées de notre histoire de peuple.
Comment servir de l’idéal de Dessalines pour unifier nos frères et soeurs ? Pourquoi plus de 200 ans après nous n’arrivons pas à nous entendre? Ceux sont ces questions essentielles qui devraient être la toile de fond des discussions à l’occasion de la date du 17 octobre, pourtant le contraire triomphe.
Le mois d’octobre reste une pierre angulaire dans les débats sur l’assassinat de Jean Jacques Dessalines. Evidemment, l’histoire est l’une des armes permettant de comprendre le présent et projeter le destin d’une nation. Cependant, depuis près d’une décennie les dates historiques, particulièrement le 17 octobre, semblent plonger dans une véritable manipulation à des fins politiques pour la ruée vers le Pouvoir.
Au lieu de chercher la source historique de l’assassinat de l’empereur, les politiciens remettent cette date à la mobilisation politique, la haine des classes sociales et à la décantation entre celles des campagnes et des villes. Tout un ensemble de tractations sont attribuées à cette date si importante dans l’histoire du pays.
L’assassinat de l’Empereur trouve son origine à partir d’un mécontentement populaire de toutes les catégories sociales confondues. Les nouveaux libres manifestaient leur désir pour une économie de subsistance dans laquelle les fruits, les légumes et les vives sont prédominantes. Les Affranchis et les blancs voulaient la continuité de la propriété privée.
La conjoncture politique actuelle est marquée par une masturbation intellectuelle et des matraquages médiatiques sur les faits historiques ou patriotiques en vue d’imprégner dans le subconscient de la population haïtienne des interprétations néfastes pour la nation.
S’agit-il d’une véritable manipulation de nos hommes politiques, ou du moins d’un déficit intellectuel qui les suscitent à ne pas effectuer une réflexion poussée sur la source historique de la mort de l’Empereur ?
Quoi qu’on puisse dire, la manipulation reste une pratique quotidienne dans la réalité politique en Haïti. De ce fait, Si nos hommes politiques continuent de réfléchir sur les dates historiques avec tant d’esprit d’hypocrisie et de manipulation en vue de soulever la population, de jouer sur la question de couleur pour expliquer la mort de Dessalines, d’utiliser cette date comme une arme pour contraindre les adversaires politiques à abandonner, ne risquons-nous pas à demeurer dans cette crise d’identité, de civilité et de patriotisme ?
En effet, Seule la vérité de l’histoire peut faciliter la mémoire collective d’un peuple en vue de définir son propre destin.