Malgré les récents efforts diplomatiques du ministre des Affaires étrangères haïtien, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, la République dominicaine poursuit ses opérations massives de déportation de migrants haïtiens. Le 21 novembre 2024, le ministre s’est rendu auprès de l’ambassadeur dominicain en Haïti, Faruk Miguel Castillo, dans une démarche visant à apaiser les relations entre les deux pays. Cette initiative contrastait avec l’approche plus ferme de son prédécesseur, Dominique Dupuy, connue pour ses négociations souveraines avec les autorités dominicaines et ses démarches auprès des organismes internationaux pour le respect des droits des migrants haïtiens.
Cependant, cette tentative d’ouverture n’a pas freiné la machine répressive. En seulement quatre jours, la Direction générale des migrations (DGM) dominicaine a expulsé 1 712 Haïtiens en situation irrégulière. Parmi eux, 920 hommes, 438 femmes et 354 enfants, ces derniers ayant été déportés en même temps que leurs parents.
Les arrestations ont eu lieu dans plusieurs communautés du Nord-Ouest dominicain, notamment à Montecristi, Santiago Rodríguez et Mao Valverde. Pour mener à bien ces opérations, des brigades de la DGM, appuyées par des patrouilles de l’armée, des policiers et des agents de migration, ont été déployées.
Selon les responsables de la DGM basés à Dajabón, les migrants expulsés ne disposaient d’aucun document légal justifiant leur présence sur le sol dominicain. Cette vague de déportations, qui s’inscrit dans un contexte de tension migratoire entre les deux pays, suscite de vives préoccupations au sein de la population haïtienne et des organisations de défense des droits humains.
Maryne N. Louis-Jeune