Pris au piège de leurs propres actes, les conseillers-présidents de la transition, tels des animaux traqués, griffent, mordent et piétinent tout sur leur passage. Face aux graves accusations de corruption et à la perte complète de leur légitimité, ils choisissent la violence dans une tentative désespérée de conserver un pouvoir qui leur échappe.
Depuis l’accession de Lesly Voltaire à sa tête, cette présidence nonocéphale a révélé son vrai visage : celui d’un pouvoir prêt à tout pour survivre, même au détriment de l’intérêt national. Le limogeage du gouvernement du Premier ministre Garry Conille dont Dominique Dupuy a été ministre des Affaires étrangères, en est la preuve flagrante.
Cette femme, défendant notre dignité et notre souveraineté a tout bout de champs, a osé tenir tête au président dominicain Luis Abinader en dénonçant les déportations arbitraires de nos compatriotes. Qu’a-t-elle récolté en retour ? Une révocation brutale, exécutée pour plaire aux caprices d’un voisin qui bafoue nos droits. Où est la fierté nationale ? Où est la défense de nos intérêts ?
Ne s’arrêtant pas là, ces conseillers ont fait taire l’une des rares voix populaires du pays : l’émission Boukante Lapawòl, animée par Guerrier Henry et Ismaël Valentin, sous prétexte qu’elle offrait une tribune aux bandits pour promouvoir la violence. Ironique, quand on sait que l’un de ces conseillers, Louis Gérald Gilles, est lui-même éclaboussé par l’affaire du présumé assassinat de Dixon Oreste, militant politique qu’il avait mandaté pour négocier avec les chefs de gangs de « Viv Ansanm ».
Ils ne se contentent pas de museler la presse : ils s’emparent également du cabinet ministériel, plaçant leurs fidèles aux postes clés du nouveau gouvernement dirigé par Alix Didier Fils-Aimé. Peu à peu, ils tissent leur toile, étouffant toute opposition.
Les trois conseillers-présidents inculpés dans l’affaire de la Banque Nationale de Crédit (BNC) – Louis-Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin – pensent-ils que leur inculpation pour corruption peut être effacée par l’intimidation ou par la révocation du directeur général de l’ULCC, dans une tentative de vengeance contre le rapport d’enquête qui établit des indices solides contre eux ?
Quant à Lesly Voltaire et Fritz Alphonse Jean, croient-ils réellement pouvoir sortir gagnants de cette stratégie ? En manipulant les votes des corrompus pour s’emparer de la tête du Conseil présidentiel de transition, ils ne font que renforcer l’image d’un État déliquescent, où la justice est une option et non une obligation.
Coincés entre la pression de la communauté internationale et les exigences de la société civile, les autres membres du CPT sont à la croisée des chemins. Ils peuvent continuer à protéger les corrompus sans se soucier des conséquences qui s’en suivent ou prendre la décision courageuse de restaurer la dignité des institutions en exigeant la démission des trois inculpés.
Mais auront-ils le courage de rompre avec leurs complices de l’ombre ? Ou continueront-ils à se comporter tous comme des éléphants furieux dans un magasin de porcelaine, détruisant tout sur leur passage, tandis que nos rues sont de plus en plus livrées aux gangs de « Viv Ansanm », qui tuent, violent, pillent et kidnappent sans la moindre inquiétude ?
Le pays est à genoux. Les membres du CPT préfèrent garder le statu quo pour se pérenniser au pouvoir en guise d’accomplir la mission qui leur a été confiée : rétablir la sécurité et organiser les élections.
Mais il reste un espoir, fragile mais réel : celui d’un sursaut citoyen, d’une révolte pacifique mais déterminée, qui dira enfin non à cette descente aux enfers.
Le pays est à genoux. Ses institutions vacillent. Les membres du CPT, au lieu de prendre les mesures nécessaires pour sortir de la crise, semblent préférer maintenir le statu quo afin de se pérenniser au pouvoir, rejetant la mission qui leur a été confiée : rétablir la sécurité et organiser les élections.
Mais il reste un espoir, fragile mais réel : celui d’un sursaut citoyen, d’une révolte pacifique mais déterminée, qui dira enfin non à cette descente aux enfers.
André G. Alcimé