Franchir des étapes tant convoitées dans l’arène de l’Administration publique jusqu’à occuper les postes de la Présidence de la Chambre des Députés et vice-présidence de l’Assemblée nationale, c’est impensable en Haïti! D’autant plus que le chemin à parcourir est parsemé d’embuches de toutes sortes. L’Honorable Député Gary Bodeau l’a pourtant réussi à seulement quarante (40) ans.
Né le 18 novembre 1977 à l’hôpital Chancerelles (Maternité Isaïe Jeanty) de Port-au-Prince, Gary Bodeau, s’il n’a pas gagné ses épaulettes par la dialectique des armes comme nos Pères-fondateurs de la Patrie l’avaient fait à Vertières face à l’armée napoléonienne, la plus puissante de l’époque, il les a conquises au prix de son arme dialectique et de son engagement pour l’établissement d’un véritable État de droit. Après l’élection de l’ex-président Michel Joseph Martelly, Monsieur Bodeau a intégré la Primature avec l’arrivée du Dr Garry Conille comme Premier ministre à titre de Conseiller en communication. Ensuite comme Conseiller politique avec la succession de Laurent Lamothe en tant que Premier-ministre. En 2015, il s’est demis de ses fonctions à la Primature pour se présenter comme candidat à la députation pour la circonscription de Delmas sur le parti politique Bouclier dont il est l’un des membres fondateurs. Après une brillante campagne à la dimension de sa fougue pour répéter l’un de ses sympathisants, il est sorti vainqueur face à son rival du parti Fanmi Lavalas, Me Martin Jean François à qui il a tendu un rameau d’Olivier au lendemain de son triomphe.
Ancien élève du collège Saint Martin de Tours et de Coeur de Jésus, Gary Bodeau a intégré la faculté des Sciences Humaines au début des années 2000. De là, l’élu de la circonscription de Delmas va entamer une bataille sans faille pour l’autonomie de l’Université d’État d’Haïti (UEH). Membre fondateur de GRAFNEH, Grand front national des étudiants haïtiens, le fils de Delmas, qui n’a jamais caché qu’il s’élève dans une famille monoparentale, a vu son enfance partagée entre les bas fonds de misère de Delmas 2 et Delmas 32, deux quartiers populaires de sa Circonscription, sous l’oeil bien bienveillant d’une mère qui a tout sacrifié au profit de l’éducation et le bien-être de ses cinq enfants. À la Faculté des sciences humaines (FASCH), Il s’est aussi positionné au premier plan dans la lutte estudiantine pour le départ de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide et la restauration de la démocratie, sans toutefois se départir de ses ambitions intellectuelles.
En 2010, il a mis sur pied un mouvement pour l’émancipation de la jeunesse haïtienne à travers une structure baptisée (Jèn kore Jèn). Lequel mouvement a endossé vainement la candidature de la Mégastar du hip-hop Haïtien, Wyclef Jean (Écarté de la course présidentielle pour cause de « double nationalité »)
À la 50ème législature, cet homme, qui a charrié la revendication des associations universitaires dans ce vaste soulèvement politique au début des années 2000, a passé ses deux premières années comme questeur de cette branche parlementaire.
À quarante ans, l’âge pourtant un haïtien issu du bas du peuple devrait plutôt commencer véritablement à gravir les hauts échelons de la politique, lui, Gary Bodeau, fort de son expérience et ses succès acquis comme dans l’espace d’un cillement, pour répéter notre immortel Jacques Stephen Alexis, nous livre déjà un livre autobiographique intitulé : « Vouloir et Pouvoir » publié l’année dernière dans C3 édition de Fred Brutus et a été en rupture de stock dès sa première vente signature à Livre en folie, la plus grande foire du livre en Haïti.
Le début de cette année l’a vu porté par ses pairs, à l’unanimité, comme actuel Président de la Chambre des Députés. Une expérience qui aurait beaucoup marqué « Vouloir et Pouvoir »
Le Médiateur