Plusieurs partis politiques et organisations issues de différentes sensibilités se sont unis pour exiger le départ du Conseil présidentiel de transition (CPT), installé le 26 avril 2024 dans le cadre de l’accord du 3 avril. Dans une note conjointe rendue publique ce vendredi 5 avril 2025, les signataires dénoncent l’inaction, l’inefficacité et la corruption du CPT, qu’ils tiennent pour responsable de la dégradation généralisée de la situation du pays.
Selon eux, les engagements pris par les membres du CPT lors de leur prise de fonction n’ont jamais été respectés. Ils rappellent que le Conseil s’était engagé à lancer des réformes administratives, organiser une conférence nationale, résoudre la crise sécuritaire et créer les conditions nécessaires à la tenue d’élections inclusives d’ici au 7 février 2026. Mais un an plus tard, le constat est alarmant.
« Pa gen okenn nan angajman sa yo ki respekte. Okontrè, gen plis tèritwa pèdi, plizyè santèn milye moun ap dòmi nan lari », déplorent les organisations. Elles pointent également « absans lidèchip, enkonpetans, koripsyon » et des divisions internes qui paralysent le fonctionnement de l’État.
Les signataires fustigent particulièrement l’attaque survenue récemment à Mirebalais, qu’ils considèrent comme une preuve supplémentaire de l’effondrement de l’ordre public. « Fòs fè nwa, reyaksyonè, kriminèl yo frape ankò… pou kontinye kenbe sistèm ki bati sou esklizyon sosyal la », dénoncent-ils.
Face à cette situation, ils réclament l’ouverture immédiate d’une enquête pour établir les responsabilités des autorités dans cette attaque, et affirment que seule une nouvelle transition politique pourra permettre au pays de sortir de l’impasse actuelle. « Fòk gen yon lòt tranzisyon politik ki dwe pran desten peyi a anmen pou dirije l yon lòt fason », écrivent-ils.
Enfin, ils appellent à une mobilisation citoyenne généralisée : « Se sèl nan mobilizasyon total kapital n ap rive atenn objektif sa a ». Parmi les signataires de cette note figurent notamment Ilin Olciné, représentant de l’ACFO, Dachemine Grand-Pierre, représentante de l’AFSODE, et le sociologue Yvon Derose, représentant du parti politique GRENOSPH.
Marc-André Adelson