L’Administration publique de manière générale peut être perçue comme cette machine chargée de mettre en œuvre les politiques publiques. À cet effet, elle se trouve composée d’organismes automnes et de ministères affectés à des domaines bien particuliers. En revanche, le processus de formation du cabinet ministériel est une étape fondamentale pour faire tourner les roues de cette machine. Pourtant, ce processus fait saliver plus d’un depuis près de 5 mois en Haïti.
Depuis quelques années, certaines propositions faites par des penseurs et politologues nourrissent l’idée de réduire le nombre de ministères constituant l’administration publique haïtienne. Un évangile retrouvé également chez certaines personnalités notoires de la sphère politique. Les propositions, il n’en manquent pas.
Cette démarche s’explique comme suit : en réduisant le nombre de ministères, on réduit automatiquement les dépenses de l’État. Une telle ingéniosité mérite d’être saluée. Cependant, elle se trouve heurtée à une préoccupation : Est-ce que réduire le nombre de ministères permettra à l’État haïtien d’apporter une amélioration à la qualité des services offerts par ces entités à la population ?
En approfondissant la précédente interrogation, on constate que le problème persistera davantage. Mais pourquoi ? Selon certaines déductions, cela s’explique par la dénomination de ces institutions qui, dans certains cas est en totale inadéquation avec leurs missions et les objectifs fixés par le Chef de l’État. Fort souvent, ces objectifs ne sont pas atteint et les bénéficiaires, autant que les contribuables restent sur leur soif. Et à chaque fois, c’est un retour à la case de départ, situation qui est pourtant déficitaire pour l’État.
De ce fait, pour y remédier, de concert avec Ricardo Germain, un cadre de l’Administration publique haïtienne, connu sous le nom de l’Homme à Plume Rouge, nous avons élaboré une proposition qui consisterait à effectuer des modifications au niveau de la dénomination des ministères suivants :
- Un Ministère de l’Intérieur et d’Appui aux Collectivités Territoriales (MIACT) en lieu et place du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales (MICT).
Une telle démarche contribuerait à résoudre la très grande dépendance des Collectivités territoriales par rapport à ce ministère appelé à tort ou raison ministère de tutelle de ces collectivités. À ce moment, l’État central aurait à encadrer les Collectivités territoriales et non les coiffer;
- Un Ministère de la Planification et de la Coopération pour le Développement (MPCD) en remplacement de la dénomination Ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE).
Il faut souligner que la connotation « Coopération Externe » attribuée à ce ministère se limite à une forme d’assistanat, et s’écarte de la Coopération Internationale moderne ;
- Un Ministère de l’Écologie au lieu du Ministère de l’Environnement.
Il faut certes protéger la faune et la flore, mais l’implication de la population doit être encouragée. Ceci faciliterait davantage l’atteinte des Objectifs du Développement Durable.
- Un Ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur (MENES) au lieu du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP).
Cela permettrait à ce ministère de coiffer non seulement la Formation Professionnelle, mais il prendrait aussi en compte les Universités.
En complémentarité aux précédentes propositions, nous suggérons aussi :
Un Ministère de la Condition Féminine, en lieu et place du Ministère à la Condition Féminine qui revêt une certaine connotation sexiste.
De même, l’appellation « Direction de l’Administration Carcérale » serait plus conforme à la Direction de l’Administration Pénitentiaire qui existe présentement, car on commence à bannir l’idée que la prison soit une pénitence.
Une meilleure appellation pour chaque organisme de l’État est certainement le peu à faire si on considère l’ensemble des problèmes du pays, mais c’en est tout aussi nécessaire pour poser de nouvelles bases.
Fritz Gérard Junior LeGROS