Les échos du drame qui frappe Mirebalais résonnent jusque dans les rédactions. La disparition tragique de deux figures emblématiques de la presse plonge la corporation journalistique dans une stupeur mêlée d’indignation.
Dans la nuit du 31 mars, la ville de Mirebalais a été la cible d’une attaque d’une brutalité inouïe, orchestrée par des gangs armés aux ordres des chefs notoires Jeff Larose, dit « Jeff Gro Lwa », et Wilson Joseph, alias « Lanmò San Jou ». Le bilan est lourd : prison éventrée, civils exécutés, maisons calcinées. Au cœur de cette tourmente, la presse paie un prix douloureux.
Roger Claudy Israël, ancien journaliste à Radio Ginen, et son frère Marco, ont été enlevés après l’assaut de leur maison. Une vidéo glaçante, devenue virale, les montre terrorisés, ligotés, sous la menace d’armes. Dans le même souffle, Christophe Collègue, ancien correspondant de la Voix de l’Amérique, disparaît mystérieusement. Sa maison est réduite en cendres. Depuis, plus de nouvelles. Son fils, le journaliste Anderson Collègue, a également été ciblé.
En réponse, SOS Journalistes hausse le ton. Dans une note publiée ce lundi 7 avril 2025, l’organisation exige la libération des otages et interpelle l’État sur sa responsabilité envers les professionnels de l’information. Car derrière ces disparitions, c’est l’idée même de liberté d’expression qui chancelle.
Le silence imposé par la peur ne peut devenir la norme. Il y a urgence à réagir, avant que les voix de vérité ne s’éteignent à jamais.
Maryne N. Louis-Jeune