Pour la première fois de son histoire, la Chine produit un satellite en collaboration avec un autre pays. L’appareil aura pour but d’étudier les vents de surface en mer.
La fusée Longue Marche-2C a décollé de la base de lancement Jiuquan dans le nord de la Chine, ce lundi 23 octobre 2018 avec son bord le CFOSAT (China-France Oceanography Satellite), a indiqué l’Administration d’État pour la Science, la Technologie et l’Industrie de la Défense Nationale. Fruit de la collaboration entre la République Populaire Chine et la République française. Un moment historique pour ce pays qui n’avait jamais collaboré avec un autre dans ce domaine.
L’appareil de 650 kg va scruter les océans afin de mieux prédire les effets du changement climatique, d’étudier le vent et les vagues à la surface des mers, 24 heures sur 24, et ainsi, améliorer les prévisions météorologiques marines. Il servira également à prévoir avec plus d’exactitude les fortes tempêtes ou les cyclones, ce qui permettra aux climatologues de mieux comprendre les interactions entres les océans et l’atmosphère qui jouent un rôle important dans le climat.
Construit par l’agence française CNES (Centre Nationale d’Études Spatiales) et l’agence chinoise CNSA (China National Space Administration), ce satellite placé en orbite de la terre à une distance de 520 km aura une durée de vie de trois ans. Il embarque sur le radar des deux pays, le SWIM français qui va mesurer la direction du vent et la longueur d’onde des vagues et le SCAT chinois qui analysera la force et la direction des vents et les données recueillies seront collectées et analysées par des stations terrestres situées dans les deux pays.
Le projet avait été lancé en 2007. Il est également mené en coopération avec le Centre National de la Recherche Scientifique Français (CNRS), l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (IFREMER) et Météo-France.
Cette collaboration représente un symbole politique pour les deux pays. « C’est historique. C’est pour la première fois qu’il y a un satellite que la Chine fait en coopération internationale. Et le fait que ce soit avec la France, montre l’intensité des liens qui nous lient à la Chine », a déclaré Jean-Yves Le Gall, président du CNES. Il continue pour affirmer que cette coopération est une affaire gagnant-gagnant pour la France et la Chine et en même temps, illustre un très beau symbole politique.
Le président français Emmanuel Macron et son homologue chinois Xi Jinping se sont tour à tour félicités de la réussite du lancement lors d’un entretien téléphonique, a indiqué l’agence Chine nouvelle.